The Substance

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Parce qu'elle ne peut plus correspondre à l'idéal de beauté et de jeunesse d'Hollywood, une actrice s'injecte un liquide douteux qui produit d'abord une variante plus jeune d'elle-même et finalement le contraire de ce qu'elle désire. The Substance n'a peut-être pas un message particulièrement complexe, mais la véhémence avec laquelle il le transmet dépasse à peu près tout ce que l'on connaît des films du programme cinématographique régulier. En d'autres termes, ce qui est le sous-texte dans d'autres films est ici extrait des différents corps et de leurs surfaces par tous les moyens possibles et imaginables – et ce par un chirurgien qui a emprunté son métier à l'abattoir. Si le patriarcat continue de considérer le corps vieillissant des femmes comme une monstruosité, il est pour une fois pris au pied de la lettre, afin que l'on reconsidère l'ensemble. Si le précédent film de Coralie Fargeat, Revenge (2017), pouvait être compris comme une vengeance sanglante contre le regard masculin, l'actuel semble presque littéralement vomir ce que ce regard provoque. La peine qu'il se donne avec son concept de science-fiction, quelque part entre Oscar Wilde et David Cronenberg, peut donc être négligée – tout en s'amusant. Ce qui reste, ce sont les corps de deux actrices intrépides (Demi Moore et Margaret Qualley) qui s'abandonnent entièrement à ce grotesque féministe et satirique. La beauté est une autre chose, mais ce n'est vraiment pas le sujet.