Fanfan la Tulipe
Christian-Jaque, France, Italie, 1952o
France, XVIIIe siècle. Pour échapper à la perspective d'un mariage, l'intrépide Fanfan s'engage dans l'armée, en manque d'effectif au terme de la guerre de Sept Ans. Une fausse bohémienne lui a prédit la gloire militaire et d'obtenir la main de la fille du roi Louis XV. Sur les champs de bataille et dans la château royal, Fanfan tente d'accomplir son destin.
Le cinéma de divertissement à la sauce française est de retour. Les romans d’Alexandre Dumas en sont la source, Pathé films l’exploite et cela donne Le comte de Monte-Cristo ou encore Les trois mousquetaires en deux volets (D’Artagnan et Milady). Celles et ceux qui s’intéressent à l’archéologie du film de cape et d’épée français peuvent se réjouir de la diffusion sur cinefile de Fanfan la tulipe réalisé par le bourreau de travail Christian-Jaque avec, dans le rôle-titre, le tombeur suprême Gérard Philippe. Dans la France du XVIIIe siècle, un jeune campagnard s’engage dans l’armée française, en manque d’effectif au terme de la guerre de Sept Ans, pour échapper à un mariage forcé et embrasser le brillant destin qu’une fausse diseuse de bonne aventure (Gina Lollobrigida) lui a prédit: une fois militaire, le jeune homme connaîtra la gloire militaire et épousera la fille du roi Louis XV. Qu’à cela ne tienne! Au bout du compte, c’est-à-dire du film, la prophétie se réalisera, mais sous une forme que le jeune Fanfan n’aurait jamais soupçonnée au départ. On n’en dira pas plus ici pour ne rien gâcher aux surprises ménagées par l’inventif scénario. Pour le reste, le film n’échappe pas à une certaine ringardise – la valorisation d’un esprit franchouillard, frondeur et libertin, appartient à un âge révolu – mais on se délectera des savoureuses répliques signées Henri Jeanson, dont la vivacité d’esprit fit le bonheur de cinéastes tels que Julien Duvivier, Marc Allégret ou Marcel Carné.
Emilien Gür