A Resilient Man

F Watchlist

Sur son T-shirt, on peut lire «Discipline is not a dirty word». La matière de ce documentaire sur le premier danseur solo du Royal Ballet de Londres est effectivement un exemple extrême de ce qu'une volonté de fer peut rendre possible : en 2019, Steven McRae s'effondre en plein milieu d'une représentation, le talon d'Achille déchiré. Immédiatement opéré, il peut à peine marcher pendant un an. Assisté d'une équipe médicale, l'homme de 34 ans entame ensuite un entraînement d'une rigueur implacable pour se reconstruire. Le documentaire montre les étapes de ce retour au sommet de la danse, y compris les rechutes. Nous apprenons en passant que cet accident n'était pas survenu par hasard, à quel point l'adrénaline endort les douleurs et quel rôle jouent les médicaments et l'addiction aux sommets d'une discipline qui ne laisse plus de répit au corps. Quelques scènes de la vie privée de McRae, où l'on découvre sa femme, l'ancienne danseuse soliste Elizabeth McRae, et ses trois jeunes enfants, sont également intégrées. On aurait souhaité plus de subtilité dans la réalisation de ce documentaire consacré à ce grand danseur australien, lauréat du Prix de Lausanne à 17 ans. Le documentariste Stéphane Carrel, qui avait signé en 2011 un portrait du designer Paul Smith, aime montrer McRae en gros plans à contre-jour, et recouvre souvent la musique des chorégraphies originale d'une bande-son aux accents dramatiques. Cette mise en scène excessive n'était pourtant pas nécessaire : des moments comme celui où McRae, soulagé et ivre de bonheur, s'assoit avec ses collègues après son premier retour sur scène, parlent d'eux-mêmes. Pour les fans de ballet, il s'agit d'un film à voir absolument.